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Dans ce chapitre,nous retracerons la chronologie des évènements du jour J ,heure par heure:

 

1/LES BOMBARDEMENTS :


La première de toute les phase fut celle des bombardements sur les points d'appui représentants un danger pour les troupes de débarquement,après le bombardement de cloisonnement ayant débuté dès le début 44 et un harcèlement constant des batteries d'artilleries côtières ,le 6 Juin dès l'aube fut le point culminant de ces bombardements qui furent si violents que les témoins rapportent qu'ils pensaient que la côte allait se détacher du continent ...

Prenons pour exemple la batterie d'artillerie côtière de la pointe du hoc qui ,le matin du jour J ne reçue pas moins de 600 tonnes de bombes larguées par des B26 Marauder mais aussi prise à partie par 3 destroyers qui lui infligèrent des dégâts conséquents.

Exemple01.jpg

Gb26-2.jpg

        B 26 MARAUDER


Bien des dégâts avaient d'ailleurs été causés auparavant par les bombardements réguliers ,si bien que les canons avaient en fait été déplacés plus à l'intérieur des terres et remplacés par de simple poteaux en bois.

De nos jour,nombreux sont les sites historiques ayant été réhabilités peu d'entre eux portent encore les cicatrices de ces effroyables bombardements à part un seul ,celui de la pointe du Hoc ,resté quasiment intact depuis la fin des combats en Juin 44,d'ailleurs à l'occasion de la visite de la batterie d'Azeville,la guide nous avait fait remarqué que le "sport national"après guerre fut celui du rebouché des trous causés par les bombardements,les gens voulaient passer à autre chose et cela était bien légitime  .

En se rendant à la pointe du Hoc ,on peut alors se rendre compte en voyant tous ces cratères,de ce qu'on du être les dernières heures de cette garnison avant l'assaut des Rangers au matin du jour J.

Nombreux sont également les civils et les équipages de bombardiers ayant perdu la vie lors de ces bombardements indispensables mais manquants parfois leurs objectifs ,rendons leur un hommage appuyé.

Voici une vue aérienne sur laquelle on peut se rendre compte de l'aspect lunaire de cette zone.

110512104726757278148251.jpg

 

Les ratés:

Les bombardements étaient indispensables pour créer la brèche indispensable à l'établissement de la tête de pont et éviter de trop grandes pertes,cependant,de nombreuses missions de bombardement durent être annulées ou les objectifs manqués en raison du mauvais temps sans parler des cas ou les pilotes ayant crainte de toucher les troupes alliées larguèrent leurs bombes quelques secondes plus tard ce qui au sol représente plusieurs kilomètres et qui laissèrent par conséquent certaines défenses intactes comme le célèbre WN 62 si meurtrier pour les américains le jour J.

 

2/L'ASSAUT AÉROPORTÉ:We-Were-a-Band-of-Brothers.jpg

      Stick de la 101ème Aéroportée US avant le décollage pour la Normandie le soir précédent le

      Jour J(Une oeuvre qui a toujours eu ma préférence).


Vers 22H ,les divisions aéroportées ,2 Américaines et 1 Britanniques ,embarquent à bord de leurs avions et décollent vers la Normandie ,les éléments Britannique seront chargés de protéger le flan gauche du débarquement en tenant les ponts sur l'Orne afin d'empêcher les divisions blindées allemandes d'avancer vers la côte.Le même rôle est assigné aux divisions aéroportées  Américaines sur le flan droit de l'opération ,les parachutistes seront chargés de tenir les chaussées d'accès à la plage d'Utah ,de tenir les ponts sur la rivière Merderet afin d'éviter une montée des renforts allemands vers ce secteur.D'ailleurs,d'âpres combats auront lieu sur ces zones ,prouvant que l'envoi de ces divisions parachutistes était éminemment stratégique.

Les premières unités à sauter sur la "Festung Europa"(forteresse europe) furent les unités d'éclaireurs(pathfinders) ayant pour mission de baliser les zones de parachutage des divisions aéroportées entières arrivant dans la nuit du 5 au 6 Juin.

A l'aides de balises radio et de lampes spéciales ,les avions étaient guidés vers leurs zones de largage,cependant ,en raison du mauvais temps et surtout d'une défense anti-aérienne très active,nombreux furent les erreurs de largage de ces unités et par conséquent les largages éparses des divisions du coté américain qui fut ,au final,bénéfique pour ces unités(nous y reviendrons).

                                                  Matériel utilisé par les "Pathfinders" américains:

P7130210.JPG

P7130211.JPG

                                  Collection musée Paratrooper St Côme du mont,Normandie


Parachutages Américains

m6.gif

                  Source 6 Juin.com

Sur cette carte,on peut distinguer assez clairement les zones de largages principales des deux unités américaines.

La 82ème Aéroportée(All American)fut larguée dans le secteur de Ste Mère Église avec pour objectif principal d'empêcher les renfort allemands d'arriver par ce carrefour routier important ce qui,sans cette précaution,aurait pu mettre en danger les troupes arrivant par voie maritime.D'ailleurs,l'état major avait vu juste car les premières attaques allemandes au matin du jour J avait pour objectif de déloger les parachutistes US de cette localité pour pouvoir repousser l'assaut de la 4ème Division d'Infanterie arrivant d'Utah Beach.

Leur rôle était aussi de tenir les ponts enjambant la rivière Merderet à l'ouest de Ste Mère Église,autre passage obligé pour les unités allemandes et cette zone ,notamment le pont de La Fière qui fut le théâtre d'âpres combats.

La 101ème Aéroportée(Screaming Eagles)fut larguée un peu plus à l'est en arrière des plages de débarquement d'Utah et avait pour rôle de prendre et de tenir les routes entrants dans les terres afin de faciliter la progression des troupes arrivant par la mer.Cette missions ne fut,loin s'en faut ,pas la moins dure de toutes celles assignées aux différentes unités le jour J,le secteur de largage était ,en effet,celui des points d'appui au sud est du Cotentin, faisant face au futur secteur d'assaut Utah.

Comme dit antérieurement,les largages furent assez éparses en raison du mauvais temps et de la défense anti-aérienne active dans ce secteur et les parachutistes égarés(parfois à plusieurs dizaines de kilomètres) furent ,bien souvent,obligés de se regrouper sans distinction de division ou de régiment mais constituèrent des unités réduites,souvent commandées par plus d'officiers que d'hommes du rang,qui firent preuve d'une extrême détermination face à l'ennemi ,semant le désordre et la panique chez l'occupant par des opérations de harcèlement constant.

Du coté Britannique,les choses se passèrent un peu mieux ,les unités d'éclaireurs balisèrent le terrain tandis que les premiers commandos prenaient le pont de Bénouville ,le célèbre "Pégasus bridge"et faisaient taire les canons de la batterie de Merville tout proches,d'autres unités avaient aussi en charge de faire sauter les ponts sur la Dive plus à l'Est,toujours dans le but d'éviter une remontée rapide de la 21ème PZ Division ,stationnée non loin de là.

Les ponts furent pris en moins de 15mn,cette partie de l'opération fut un réel succès mais les largages de parachutistes aux alentours de Merville ne furent pas aussi précis et la batterie fut l'objet d'attaques et de contre attaque sanglantes pour des canons qui ,au final ,représentait un danger moins important que prévu.P7120106.JPG

                   Pegasus Bridge(celui de l'époque,il comporte encore à certains endroits

                   des impacts de balles datant du jour J).P7120109.JPG

 

  Parachutages Britanniques

m7.gif                  Source 6Juin44.com


Batterie de Merville actuellement:

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110328032552757277896452.jpg

 

Pendant ce temps ,l'armada s'approche de la côte Française:

Pendant que les troupes aéroportées effectuent leurs périlleuses mission ,la flotte alliée s'approche des cotes Normandes avec à son bord des milliers d'hommes prêt à en découdre avec les nazis mais qui, en raison du mauvais temps et de l'attente interminable, seront la plupart du temps malades en mettant le pied sur le sol Français.Ceci n'enlève rien à leur détermination,ils sont les acteurs d'une pièce qui va faire entrer le 6 Juin 1944 dans l'histoire de l'humanité comme le jour ou la liberté a retrouvée un second souffle.

Jamais auparavant une opération amphibie d'une telle envergure n'avait été montée.

A cet instant 6939 navires se dirigent vers la France.

La résistance est déjà entrée en action:

Cela fait maintenant 3 jours que des messages codés parviennent à la résistance par l'intermédiaire de la BBC à Londres  ,en effet , le 3 Juin 44 le message"l'heure des combats viendra" alerte les réseaux de résistant sur l'imminence du débarquement et déclenche le sabotage des voies ferrées dans l'ouest de la France.

A J-2,un second message"Les sanglots longs des violons de l'automne" annonce un débarquement dans les 48h et ordonne aux résistants le sabotage des installations de communication.

A J-1,un troisième message "Blessent mon cœur d'une langueur monotone" annonce que le débarquement  tant attendu est en marche.Les réseaux ferrés sont déjà neutralisés,les voies de communications coupées et le harcèlement des forces allemandes devient la mission principale des réseaux de la résistance.

100000 hommes prendront part à ces combats et leurs action ,au demeurant très risquées ,économiserons un nombre incalculables de vies humaines.Une fois les voies ferrées coupées et les infrastructures de communications neutralisées,comment l'occupant aurait-il pu acheminer le matériel nécessaire à une contre-attaque (je pense précisément aux unités blindés)et comment l'état major aurait-il pu commander ses troupes ?

Certaines unités blindés,par exemple celle de M.Wittman,choisirent de rallier la Normandie par la route et de nuit ,ce qui eut un effet dévastateur sur le matériel ,qui,même si il était très fiable,nécessitait un entretien constant.

Alors que ces actions de harcèlement en constante augmentation auraient du mettre la puce à l'oreille des allemands,il n'en fut rien et ces derniers continuèrent à croire que ces manœuvres étaient en fait des actions de diversion.

 

"ZIE KOMMEN!!!!":

5H20,le 6 Juin 1944,les allemands après avoir passé une nuit agitée , retranchés dans leurs abris bétonnés et alors que la brume se lève,découvrent avec effarement les 6900 navires qui composent la flotte de débarquement,des navires de toutes taille forment un mur devant leurs yeux à tel point que certains observateurs allemands rapportèrent que l'on aurait pu marcher jusqu'à l'Angleterre sans poser le pied dans l'eau...C'est une image ,bien entendu ,mais quel image!

A cet instant,la stupeur fait place à la peur,comment serait-il possible de rejeter un si grand nombre d'assaillants à la mer ?Les défenses mises en place depuis le début de l'année 44 ne sont pas achevées et de surcroit,la mer est basse,laissant apparaitre les obstacles...

A certains endroits ,une division entière traverserait encore sans être inquiétée.Je vous laisse imaginer le sentiment d'incertitude et de peur qui règne à ce moment du coté allemand en ces heures décisives...

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